Side est située à 75 km à l’est d’Antalya et à 60 km à l’ouest d’Alanya. C’est l’une des plus anciennes colonies d’Anatolie, fondée au VIIe siècle avant J.-C. Side signifie “grenade”, symbole de fertilité.
L’arrivée d’Alexandre le Grand en 334 av. J.-C. entraîna un changement de pouvoir et, en 118 av. J.-C., Side fit partie du royaume de Pergame. C’est ici que la reine égyptienne Cléopâtre avait rendez-vous avec son amant, l’homme d’État romain Marc Antoine, juste avant le début de notre ère. Grâce à une flotte puissante, Side devint un centre commercial prospère, notamment en raison du commerce florissant des esclaves. Après une crise économique, Side rejoignit l’Empire romain
en 78 av. La vie économique reprit son essor, ce qui se traduisit également par d’importantes activités de construction. La plupart des monuments encore visibles à Side aujourd’hui date donc des IIe et IIIe siècles.
La prospérité s’arrêta à la fin du IIIe siècle. Les attaques arabes du VIIe siècle entraînèrent un déclin rapide de la ville. Le rideau tomba définitivement après un incendie au 10e siècle. Side fut abandonnée, faisant d’elle une ville fantôme pendant 1 100 ans. Lentement mais sûrement, le sable recouvrit les structures encore présentes. C’est sur cette terre nouvellement émergée qu’a été construite la ville actuelle de Side.
Vers 1900, des pêcheurs crétois s’installèrent sur la péninsule et leur arrivée marqua la naissance de Selimiye, la Side moderne.
Juste avant la porte, à l’extérieur de l’enceinte de la ville, se trouve le nymphée. Cette grande fontaine, construite au milieu du IIe siècle, était recouverte de marbre. L’eau était fournie par l’aqueduc.
En suivant la route principale, vous passerez devant de nombreuses fouilles et monuments, dont l’Angora. Celui-ci fait face au musée. C’est ici qu’à l’époque, les esclaves étaient échangés. La stoa ou colonnade couverte qui s’étend sur les quatre côtés de l’angora abritait les commerces. Dans le coin ouest se trouvaient les toilettes publiques, agréables à l’époque romaine : un banc en forme de demi-cercle percé de 24 trous permettait à un maximum de personnes de se retrouver tout en faisant leurs besoins quotidiens. Dans un petit canal, de l’eau coulait pour se laver. Au milieu de l’angora, on peut voir les fondations du temple de Tuche, la déesse de la fortune. Ce temple rond, autrefois entouré de douze colonnes, date du IIe siècle, tout comme l’angora.
Le théâtre de Side attire tous les regards. Contrairement à la plupart des théâtres, il n’a pas été construit contre une colline mais de manière autonome, ce qui est un exploit en soi. Les 58 rangées de bancs sont séparées par une arcade avec des magasins. Le théâtre pouvait accueillir jusqu’à 20 000 personnes. Autour de la scène se trouvait un mur destiné à empêcher les bêtes sauvages de sauter dans le public pendant les combats de gladiateurs. Depuis le bord supérieur, on a une belle vue sur la vieille et la nouvelle ville et sur la baie de Side, qui prend des couleurs romantiques au coucher du soleil.
Le groupe de monuments suivant se trouve près du port : du côté sud du port le temple d’Athénée et le temple d’Apollon au bord de la mer. Athénée était la déesse de la guerre et la protectrice des jeunes filles. Le temple d’Athénée était le plus grand temple de Side. Sur une frise, debout sur une architrave, se dessinent des représentations de la tête de Méduse. À l’époque des Byzantins, des basiliques sont apparues à Side.
Le port, une anse triangulaire partant de la pointe de la péninsule, est aujourd’hui envasé. C’est ici que se trouvaient les
thermes portuaires du IIe siècle. Une partie du bain composé de dix pièces a été conservée. Près de la petite plage, on
découvre également un bain byzantin dont les bancs de marbre sont décorés de dauphins.
Le musée archéologique abrite des statues, des reliefs, des sarcophages et d’autres objets précieux de l’ancienne Side. Le musée est installé dans un ancien bain romain du Ve siècle. Il présente une belle collection de statues grecques et romaines, trois belles grâces et quelques sarcophages richement décorés.